HAIKU

A propos du haïku.

Ces instants-poèmes constituent des exercices spirituels parce qu’ils approfondissent le „spiritus”, la conscience du souffle du monde en nous. Ils nous ouvrent à des vibrations subtiles par une perception fine en réalisant la fusion du coeur et des sens, du spirituel et du prosaïque, sans préjugé affectif ou moral.

le vieux chêne
contemple
les fleurs de cerisier

Ryôkan.

Le poète de haïku décrit rarement ses propres sentiments, mais nous fait sentir à la place, par la juxtaposition de ses images, ses émotions… Tant y est non dit que ses trois lignes brèves demandent beaucoup plus qu’une lecture superficielle.

Dorothy Britton

Comme un moine zen, le poète de haiku a fait voeu de pauvreté ; la pauvreté des mots. A cause de son extrême brièveté, le poète, contrairement au poète occidental, n’explique jamais ses émotions, il n’analyse jamais, n’intellectualise, ne moralise ni ne se laisse aller à des envolées de fantaisies et d’artifices. Il ne nous laisse qu’une suggestion, l’évocation d’une atmosphère. Le lecteur doit faire le reste. Les haikus sont, idéalement, une expression de l’esprit du zen. Ils évitent donc l’abstraction, le conceptuel, les généralisations, la morale, l’intellectualisation qui caractérisent la majeure partie de la littérature et de la pensée occidentales. Le haiku nous ramène à la réalité, à la nature, à la sensation.

Eric W. Amann

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Je suis entrée en contact avec le haïku en 2008. J’ai accepté de venir dans le groupe romanian haiku sur l’invitation répétée d’une amie, Maria Tirenescu. Je n’avais que de vagues notions de ce qu’était le haïku. Au mois d’octobre 2008, j’ai participé au premier concours de haïkus. Le kigo était « le coing ».
Je me rappelle encore le poème avec lequel j’ai participé :

la tristesse de l’automne
pleurs à larmes de pluie –
odeur de coings

Mon poème était métaphorique, je personnifiais l’automne qui pleurait d’une façon verlainienne et tout cela sous l’odeur forte des coings. J’ai obtenu un point, je ne sais plus qui me l’a accordé, mais si j’ai continué à écrire je le dois à cette personne et au point qu’elle m’avait accordé.
Puis, Maria Tirenescu a commencé mon initiation, en m’envoyant du matériel théorique. Plus je lisais, plus je me rendais compte de mes lacunes, mais j’ai persévéré et le réultat n’a pas trop tardé : au mois de décembre, j’obtenais le second prix au concours mensuel qui avait pour kigo le mot «Manteau ».

coucher de soleil –
sur le manteau de neige
des taches sanglantes

J’ai obtenu mon premier diplôme plastifié, un livre sur le haïku et des critiques favorables. J’ai continué à travailler avec élan et à gagner de l’expérience. Puis ce fut la revue PLOC et haïkudevent où j’ai rencontré des personnes possédant une grande expérience tels que : Daniel Py, Anna, Philippe Quinta, Giles Brûlet, etc.
Je sais que j’ai encore bien des choses à apprendre, que je dois encore beaucoup exercer, mais j’y mets de la passion, de la persévérance et je me perfectionne toujours…

Je suis membre de l’équipe nationale de Haïku de Roumanie,  je participe à divers concours, autant en français qu’en roumain. Depuis 2010, je suis membre de la Société Roumaine de Haïku.

Le haïku me procure la sensation de saisir ce qui reste insaisissable, profond et essentiel dans la Nature. Le haïku représente  la sincérité, l’intensité de ce sentiment de „vécu immédiat”, tout en le rendant avec sobriété. Cette intimité avec la Nature, cette fine perception m’apprend à être à l’écoute du silence tout en surprenant les transitions de l’instant.

Virginia Popescu

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Mes parutions dans des anthologies françaises et roumaines

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Mes parutions dans la revue Ro Ku

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Mes parutions dans la revue Ploc!

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